RÉGION, ACCENT, RELIGION… 16% DES FRANÇAIS ESTIMENT AVOIR FAIT L’OBJET DE DISCRIMINATION AU TRAVAIL

 RÉGION, ACCENT, RELIGION… 16% DES FRANÇAIS ESTIMENT AVOIR FAIT L’OBJET DE DISCRIMINATION AU TRAVAIL

Selon un sondage IFOP, l’entretien d’embauche reste le moment où s’expriment le plus fortement les discriminations.

La vie professionnelle est le lieu où s’expriment le plus les discriminations. Principalement au cours de la recherche d’emploi. C’est ce qui ressort d’un sondage IFOP* commandé par le site MakemyCV.fr et dévoilé ce 21 mars à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.

16% des personnes interrogées assurent avoir fait l’objet de discrimination en raison de leur quartier de résidence, leurs origines (ex : géographiques, ethniques) ou leurs croyances religieuses dans le cadre de leur recherche d’emploi. Cette réponse arrive devant la recherche de logement (14%), les contrôles policiers (12%), l’entrée dans une discothèque (11%) ou lors d’une demande de prêt (9%).

Mais une proportion qui monte à 51% concernant la recherche d’emploi lorsqu’on se concentre sur les réponses des personnes dites racisées, c’est-à-dire issue d’ethnies minoritaires. Loin devant là encore la recherche de logement (36%) ou les contrôles de police (32%).

Le physique, principal motif de harcèlement

Les discriminations à l’embauche sont connues et certains candidats à l’élection présidentielle proposent d’en renforcer la lutte avec des testings.

Si on peut être discriminé et rejeté lors d’un entretien, l’ostracisme peut se poursuivre sur le lieu de travail une fois passé la barrière de l’embauche. C’est ce que confirme l’étude dans laquelle des salariés indiquent subir des propos insultants constitutifs de harcèlement.

C’est particulièrement l’origine régionale ou le quartier d’où l’on vient qui sont moqués ou donnent lieu à des propos insultants ou humiliants. 10% des personnes interrogées assurent en avoir été victimes. Ce sont plutôt les personnes originaires d’Ile-de-France qui disent en être victimes (12% contre 9% pour les autres).

Les propos insultants sur les origines ethniques ou culturelles arrivent en deuxième dans le sondage (8% des personnes le citent mais 30% chez les racisés) à égalité avec l’accent (8%) et devant les croyances religieuses (6% mais 37% pour les musulmans).

Mais ce sont les propos insultants sur l’apparence qui arrivent en tête des réponses données par les personnes interrogées. 15% assurent avoir été victimes de remarques désobligeantes sur un détail physique comme la coiffure par exemple. 14% ont subi des remarques sur leur tenue et 13% sur leur corpulence et 12% sur leur sexe.

A noter enfin que 62% des personnes interrogées estiment vouloir une lutte vigoureuse contre le racisme. Une proportion qui a tendance à augmenter avec le temps. Lors d’une première consultation sur cette question en 2002, 59% des personnes y étaient favorables. En 2012, la proportion était sensiblement la même à 60%.

*L’enquête salariée a été menée auprès d’un échantillon de 4026 salariés, représentatif de la population française salariée âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 22 au 28 février 2022.

SOURCE : https://www.bfmtv.com/economie/region-accent-religion-16-des-francais-estiment-avoir-fait-l-objet-de-discrimination-au-travail_AN-202203210019.html